Journées CLIMALPSUD à Barcelonnette, 6 et 7 décembre 2019 : Vivre et travailler en Ubaye en 2050

 

Le PARN a participé à la a 2ème édition des journées CLIMALPSUD, les 6 et 7 décembre 2019 à Barcelonnette, sur le territoire du Territoire Alpin de Gestion Intégrée des Risques Naturels de la Communauté de communes de la Vallée de l’Ubaye Serre-Ponçon (TAGIRN CCVUSP), dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Organisées par le groupe ECCU, le GREC SUD et l’association Séolane, ces journées ont pour objectif de faire un état des lieux des connaissances scientifiques en terme d’évolution du climat dans les Alpes du Sud, mais aussi et surtout d’associer la population afin de réfléchir ensemble à une vision d’avenir du territoire, sous la bannière  « UBAYE 2050 ».

La première journée était consacrée à des présentations et à des échanges en sous-groupes, sur les enjeux associés aux impacts du changement climatique sur l’environnent et la vie des territoires alpins, à travers 4 ateliers d’échanges thématiques :

  • Atelier 1 : Evolution de l’activité économique et du tourisme : quelles opportunités pour demain ?
  • Atelier 2 : Impacts du changement climatique sur les risques naturels : comment prévenir les risques ?
  • Atelier 3 : Comment préserver la biodiversité et son rôle sur le climat ?
  • Atelier 4 : Comment habiter en montagne en limitant notre impact sur le climat ?

 

Le PARN (Benjamin Einhorn) a animé l’atelier n°2 sur le thème de l’adaptation de la gestion des risques naturels aux impacts du changement climatique, ponctué par des présentations et des temps d’échanges avec les participants. Le laboratoire PACTE/IUGA (Philippe Schoeneich) et l’Irstea Grenoble (Sylvain Dupire) ont apporté des éclairages scientifiques, respectivement sur (i) l’évolution des risques gravitaires liés à la dégradation de la cryosphère et (ii) les impacts de l’extension des risques d’incendie sur les forêts à fonction de protection.

Le PARN a ensuite présenté ses activités et les ressources existantes en matière d’adaptation de la gestion des risques naturels dans le massif alpin : (i) le réseau d’experts de la plateforme Alpes-Climat-Risques, (ii) les actions innovantes mises en œuvre par les TAGIRN et (iii) les apports scientifiques des projets de recherche finalisée du réseau Science-Décision-Action.

Présentation PARN CLIMALPSUD 2019 [PDF]

La synthèse de cet atelier peut se résumer comme suit :

  • Les modifications induites par le réchauffement dans la fréquence, l’intensité, la saisonnalité et la localisation des phénomènes naturels sources de risques dans les Alpes conduisent à s’interroger sur : (i) la prise en compte de ces évolutions dans les outils règlementaires de prévention (PPR, PCS, DICRIM…) et de planification (PLU/PLUi, SCoT, …), (ii) l’adaptation des outils de suivi/surveillance/anticipation des événements et des dispositifs de vigilance et d’alerte et (iii) la question du partage des données entre les acteurs de la gestion des risques et de leur diffusion vers le grand public.
  • Ces évolutions rendent d’autant plus nécessaire d’améliorer l’information et la communication vers le grand public, la culture du risque et l’information préventive, mais aussi de développer le lien entre les prévisions des scientifiques en matière d’impacts du changement climatique et la mise en place d’actions d’adaptation dans les territoires alpins.
  • Les écosystèmes forestiers et aquatiques jouent un rôle fondamental et constituent des « solutions fondées sur la nature » pour limiter les risques naturels dans les Alpes : les forêts alpines protègent contre les aléas gravitaires, les sols forestiers atténuent les écoulements et limitent l’érosion dans les bassins-versants, les zones d’expansion des crues réduisent les risques d’inondation dans les vallées alpines, etc. Mais les perturbations croissantes associées au changement climatique (sécheresses, ravageurs, tempêtes, pluies intenses, incendies…) et aux activités anthropiques (artificialisation des sols…) menacent ces écosystèmes. Il est donc crucial de développer des méthodes et des outils adaptés au contexte alpin, pour mieux prendre en compte ces services écosystémiques et les préserver.
  • Les changements en cours et à venir dans l’activité des aléas naturels sont très différenciés spatialement, pouvant se traduire à la fois par l’apparition ou par l’aggravation de certains phénomènes (risques émergents), ou au contraire par leur réduction voire leur disparition, en fonction des spécificités locales. Il est donc nécessaire de « régionaliser la connaissance des impacts du changement climatique pour territorialiser les réponses », afin de s’y adapter et s’y préparer.
  • Dans cette perspective, la Gestion Intégrée des Risques Naturels (GIRN), qui permet de décloisonner les acteurs et les pratiques pour couvrir l’ensemble des phases du cycle de la gestion des risques (connaissance, prévention, prévision, gestion de crise, retour à la normale, retour d’expérience) en s’adaptant aux spécificités du territoire, doit être poursuivie et développée.

 

La restitution des 4 ateliers thématiques en session plénière a ensuite permis de partager ces réflexions collectives et d’identifier des pistes de propositions d’actions concrètes en matière d’atténuation et d’adaptation pour « lutter contre le changement climatique ». Ces échanges ont permis de constater la richesse et la diversité des initiatives déjà existantes dans les Alpes du Sud.

En tant que membre du Groupe d’Action 8 de la Stratégie de l’UE pour la Région Alpine (SUERA/EUSALP), le PARN a souligné le potentiel ainsi que les perspectives de structuration et de mise en synergie des actions portées par ces diverses communautés d’acteurs, fédérées par le GREC SUD, pour contribuer aux objectifs de la Stratégie Alpine en matière de gouvernance de l’adaptation au changement climatique, tout particulièrement à l’occasion de la Présidence française de la SUERA en 2020.