Le ministère de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques annonce trois mesures en faveur des territoires de montagne :
(1) le lancement de la stratégie de prévention des risques glaciaires et périglaciaires (plan ROGP),
(2) des mesures de protection des glaciers et des écosystèmes post-glaciaires,
(3) un renforcement du soutien de l’Etat aux territoires montagneux, notamment dans le cadre du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) et dans la continuité du Plan Avenir Montagnes.
► Communiqué de presse
► La stratégie de prévention des ROGP (PDF)
Ces mesures ont été présentées lors du déplacement à Chamonix-Mont-Blanc de la ministre, Agnès PANNIER-RUNACHER, le 21 novembre 2024, qui fut l’occasion d’une table ronde avec les acteurs alpins, élus, scientifiques, socioprofessionnels et associations.
Ce temps de rencontre a été contributif, pour le PARN, convié à la table ronde aux côtés des expertises scientifiques des glaciologues et géomorphologues du RTM, Asters – Conservatoire d’espaces naturels de Haute-Savoie, Météo-France, CNRS, la CMB, l’OFB, Mountain Wilderness France, le SDIS 74 et le SIDPC en présence des élus locaux, Mr le Maire de Chamonix, Mr le Président du SCOT- Mont-Blanc, Mr le Député de la 6ème circonscription de Haute-Savoie, de notre engagement en tant qu’acteur agile d’interface entre connaissances scientifiques, décision et action publique sur le massif alpin dans le cadre de la Gestion intégrée et de la prévention des risques naturels, confrontés à l’adaptation au changement climatique. C’est pourquoi nous avons défendu l’objectif d’une gouvernance engagée associant toutes les parties prenantes.
L’exemple du projet Regard d’Altitude, financé par la campagne CIMA 2023 de l’ANCT, sous pilotage du PARN, en partenariat des laboratoires LESSEM-INRAE, EDYTEM-Université Savoie Mont Blanc, PACTE-Université Grenoble Alpes, Observatoire des Sciences de l’Univers de Grenoble (OSUG), Parc national des Ecrins et Syndicat National des guides de montagne (SNGM), constitue, pour nous, une des meilleures illustrations de la rencontre à Chamonix. Ce projet a, en effet, pour objectif d’expérimenter un dispositif de science partenariale pour l’observation des phénomènes induits par le réchauffement climatique en altitude, et par conséquent en contribution au plan ROGP et en complémentarité des observations existantes portées par le RTM, Data Avalanches et la Chamoniarde.
ANNEXE
Dans la continuité du PNACC lancé en consultation le 25 octobre dernier par le Premier ministre Michel BARNIER, ces trois annonces permettront :
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D’ANTICIPER les nouveaux risques liés à l’évolution des glaciers
(Axe 1 du Plan ROGP – Annonce 1) En permettant le renforcement de la recherche pour la prévention des risques d’origines glaciaire et périglaciaire, avec la publication d’un livre blanc destiné à faire état de la connaissance actuelle sur ces risques et des besoins d’approfondissement.
(Axe 2 du Plan ROGP – Annonce 1) En améliorant la connaissance des aléas et des zones à risque, par un processus de levée de doutes.
L’objectif est:
- (i) d’améliorer la compréhension de ces phénomènes, en développant les techniques adaptées d’instrumentation, d’observation et de modélisation et
- (ii) d’identifier les sites à étudier et sur lesquels engager des actions de prévention prioritairement.
La démarche de levée de doutes est confiée à l’Office national des forêts (ONF). Il s’agit ainsi:
- D’examiner tous les sites potentiellement dangereux: 360 bassins de risques pour les Alpes (sur les 604 bassins initialement identifiés) sont en cours d’analyse dans le cadre de cette levée de doute ;
- De concentrer l’action et les mesures de prévention sur les sites à risque;
- D’écarter ceux ne présentent pas de risque prévisible significatif.
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DE PROTEGER notre population et notre biodiversité
(Axe 3 du Plan ROGP) En accompagnant les collectivités mettant en place des dispositifs de surveillance ou des actions de prévention face aux ROGP au travers:
- d’un appui technique pour les suivis, surveillances, actions à mettre en place sur ces territoires avec les services de l’Etat (préfecture, DDT);
- d’un soutien financier pour la réalisation d’études et de travaux de prévention via le fonds Barnier et via le fonds vert.
En plaçant sous protection forte la quasi intégralité de ces territoires
Dans la continuité des annonces du président de la République lors du One Planet Polar Summit du 10 Novembre 2023 et de la Stratégie nationale biodiversité (SNB) relative à la protection des glaciers et des écosystèmes post-glaciaires, la ministre lancera un travail de concertation avec les collectivités et les acteurs locaux pour définir les modalités de protection de ces écosystèmes afin de :
- limiter au maximum les activités susceptibles d’accélérer la dégradation et la disparition des glaciers;
- assurer un suivi des conséquences de leur disparition et une surveillance des écosystèmes qui viendront prendre le relais de ces nouveaux espaces.
L’objectif est que toutes les zones glaciaires et périglaciaires françaises soient protégées là où c’est possible.
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DE S’ADAPTER
(Axe 4 du Plan ROGP) En partageant l’information et le développement de la culture du risque. De nouveaux outils en cours de construction seront mis en place, pour favoriser le partage d’informations et pour permettre les échanges entre les scientifiques et les services gestionnaires du risque:
- (i) un portail bibliographique partagé entre les acteurs a été créé;
- (ii) une plateforme SIG (système d’information géographique) avec l’ensemble des données SIG produites sur les ROGP;
- (iii) un bulletin sur la situation sur les ROGP sera élaboré chaque année par département.
En travaillant à l’adaptation au changement climatique dans les montagnes avec la mesure 35 du PNACC qui permettra de:
- Trouver de nouveaux financements en mettant à plat tous les dispositifs existants, notamment le fonds Avenir Montagnes pour qu’il participe davantage à l’adaptation au changement climatique en montagne (premier semestre 2026);
- Alors que de nombreuses études existent sur l’impact du changement climatique sur les activités économiques en montagne, un travail de mise à plat et de mise à jour permettant d’y intégrer l’ensemble des risques et des connaissances liés à la fonte des glaciers sera lancé en 2025 (ANCT et CEREMA);
- Soutenir les commissariats de massif (animateurs locaux du Plan avenir montagnes) dans le processus de définition, d’élaboration et d’animation de la déclinaison locale du PNACC avec de l’ingénierie;
- Mettre en place un observatoire des vulnérabilités en montagne(2025-2027)
- Conforter le recensement du parc immobilier en montagne;
- Conditionner tout soutien public à l’investissement dans les stations de ski au contenu de leur plans d’adaptation au changement climatique;
- Mener une étude sur l’impact du changement climatique sur le tourisme culturel, et par extension sur les acteurs culturels, aboutissant à l’écriture d’un plan d’évolution.