Analyse des pluies exceptionnelles suite à la tempête Alex d’octobre 2020 – Météo-France

 

 

Météo France analysait, ce lundi 5/10, les précipitations tombées au cours de la tempête Alex, vient de toucher les Alpes Maritimes et l’Italie :

« Des cumuls exceptionnels »

Vendredi à 6h, le département des Alpes-Maritimes a été placé en vigilance rouge « pluie-inondation ». Les cumuls de pluie ont atteint 200 à 350 mm, localement 450 à 500 mm dans l’arrière-pays. La zone littorale a été un peu plus épargnée, avec des cumuls de l’ordre de 40 à 80 mm, localement 120 mm.

Sur l’épisode, ce sont 560 millions de tonnes d’eau qui se sont abattues sur ce département, soit environ 190 000 piscines olympiques

En quelques heures, des cumuls de pluies record ont été mesurés :

  • 500,2 mm à Saint-Martin-Vésubie en 24 h, soit un peu plus de trois mois de pluie. Cette valeur constitue un record absolu pour la station et pour l’ensemble du département des Alpes-Maritimes.
  • 380,4 mm à Andon, l’équivalent 2mois et demi de pluies d’octobre
  • 355,2 mm à Clans, l’équivalent de 3 mois de pluie
  • 335,5 mm à Coursegoules, soit 2 mois de pluie,
  • 319 mm au Mas, soit 2 mois.
  • 271 mm à Breil-sur-Roya, soit 2 mois.
  • 199 mm à Sospel, soit 1 mois et demi de pluie
  • 178 mm à Caussols, soit 1 mois de pluie.

L’analyse des événements pluvieux extrêmes méditerranéens au cours des dernières décennies met en en évidence une intensification des fortes précipitations (+22 % sur les maxima annuels de cumuls quotidiens entre 1961 et 2015) et une augmentation de la fréquence des épisodes méditerranéens les plus forts, en particulier ceux dépassant le seuil de 200 mm en 24 heures.

Intensité des pluies extrêmes en régions méditerranéennes.

L’étude des précipitations intenses et de leur évolution future reste un défi majeur pour les modélisateurs du climat. Ces phénomènes sont en effet relativement mal représentés dans les modèles de climat standard.  Au cours de ces dernières années, le programme international Cordex* a permis de réaliser et de mettre à disposition des ensembles de simulations climatiques régionales à des résolutions spatiales (~10 km) permettant une meilleure représentation des évènements méditerranéens et donc une meilleure confiance dans leurs projections futures.

Les analyses d’extrêmes appliquées aux projections climatiques régionales indiquent une augmentation de l’intensité des précipitations intenses sur la partie nord du Bassin méditerranéen.

Le PARN avait organisé un séminaire, en octobre 2018, sur le thème « La gestion des nombreux incidents de janvier 2018 : cas isolé ou scénario de dimensionnement pour les années futures ? ».

Samuel Morin (membre du Bureau du PARN et directeur du CEN -Centre d’Etude de la Neige-) et Benjamin Einhorn (directeur du PARN) étaient également intervenus sur cette thématique, lors de la Matinale de l’IRMa consacrée à la gestion des impacts du changement climatique sur les risques naturels, qui s’est tenue le 14 mai 2019.