Le GIEC vient de publier le premier volet des 3 rapports qui composeront son 6ème rapport.
Le sixième rapport est divisé en trois rapports, produits par trois groupes de travail, qui se concluront par une synthèse finale en octobre 2022. Le premier, qui vient de paraître, traite des éléments scientifiques sur l’évolution du climat. Le deuxième se concentre sur les conséquences des évolutions climatiques, les mesures d’adaptation possibles et la vulnérabilité de nos sociétés. Enfin, le troisième traite des différentes mesures d’atténuation possibles (les rapports des groupes de travail 2 et 3 sont attendus pour le printemps 2022).
Un focus régional est également disponible, qui comprend un focus montagnes
Le rapport pointe plusieurs conséquences directes du réchauffement sur les zones de montagnes :
Le réchauffement, plus important dans les zones de montagnes et dépendant de l’altitude, (les zones altitudes les plus élevées se réchauffent plus vite que les zones de basse altitude) impacte déjà fortement toutes les montagnes de la planète et va continuer de s’accentuer. Cette évolution pourrait entraîner une accélération des changements de la limite de la neige, de l’altitude de la ligne d’équilibre des glaciers, et de la hauteur de transition pluie/neige que nous connaissons déjà.
À quelques exceptions près, les glaciers de montagne ont fortement reculé depuis la seconde moitié du XIXe siècle. Ce recul s’est accéléré depuis les années 1990, et l’influence humaine en est le principal facteur. Ce recul, sans précédent au cours des 2000 dernières années, se poursuivra quel que soit le scénario étudié et ce, même si la température de la Terre se stabilise. Dans les scénarios climatiques avec des émissions de gaz à effet de serre (GeS) importantes, la masse des glaciers diminueraient de manière exponentielle. Les zones de pergélisol et de permafrost continueront également de se réduire partout où elles sont présentes.
L’arrivée plus précoce de la fonte des neiges au printemps, induite par le réchauffement climatique, et la fonte accrue des glaciers, ont déjà contribué aux changements saisonniers du débit des cours d’eau dans les bassins versants des montagnes de faible altitude. De la même manière, l’apport en eau généré par les petits glaciers diminuera, en raison de la forte diminution de leur masse. Pour les grands glaciers, cet apport s’accentuera dans un premier temps en raison de l’augmentation du réchauffement puis, dans un second temps, diminuera à son tour, en corrélation avec la perte de masses des glaciers.
La couverture neigeuse diminuera de manière quasi certaine dans la majorité des régions terrestres au cours du 21e siècle, en termes de d’équivalent en eau, d’étendue et de durée annuelle. A l’échelle alpine, cette couverture neigeuse sera fortement impactée en dessous de 2000m, et particulièrement en dessous de 1500m d’altitude.
Les précipitations extrêmes devraient augmenter dans les principales régions montagneuses avec, pour conséquences, des effets en cascades multiples comme l’augmentation des inondations, des glissements de terrain, des crues … et ce, que soit le scénario étudié.
Les évolutions climatiques en cours et passées ont donc d’ores et déjà modifié l’environnement de montagne tel que nous le connaissons de manière irréversible et se poursuivront quel que soit le scénario étudié et ce, même si la température de la Terre se stabilise. Les changements susmentionnés poseront ainsi des défis pour l’approvisionnement en eau, la production d’énergie, l’intégrité des écosystèmes, la production agricole et forestière, l’anticipation et la gestion des catastrophes, l’écotourisme … Ces impacts seront évalués dans le rapport du groupe de travail II du GIEC.
Si d’un point de vue uniquement physique, il est toujours possible de limiter le réchauffement à 1,5°C à l’échelle de la planète, aucun signe crédible que nous puissions y parvenir ne ressort.
Les résultats de recherche de différents laboratoires membres du PARN sur le changement climatique et les risques naturels en montagne sont cités dans ces travaux.